Chers lecteurs,
C'est avec gravité et une profonde tristesse que j'écris ce nouveau billet.
Vendredi soir dernier, nous avons vécu l'horreur. Une horreur sans nom, à laquelle nul ne peut s'attendre et qui ébranle une nation entière.
J'étais moi-même non loin du Stade de France ce soir-là. J'assistais, avec mon aîné, à un concert de musique pour enfant. Sur le chemin du retour, en passant devant le Stade vers 22h00 et ennivrée par l'ambiance festive que nous venions tout juste de quitter, j'ai dit ceci à mon fils : "Oh regarde Loulou, le stade est éclairé, il est tout beau tu ne trouves pas ? Il faudrait qu'on vienne encourager les Merlus lorsqu'ils viendront jouer la prochaine fois !"...
Ma joie de vivre s'est arrêtée net une fois le pas de la porte de notre maison franchi.
Ce n'est que dimanche soir que j'ai réellement pris toute la mesure de ce dont nous avions été les témoins. La peur m'a assaillie, m'a figée. Mes pensées, depuis lors, sont tout entières pour ceux qui ont perdu un être cher, un parent, un ami.
Dans quel monde vivons-nous ? Quel avenir pour nos enfants ? Comment continuer à vivre en région parisienne sans la peur au ventre, sans redouter qu'un proche ne soit menacé ?
Mais voilà, il faut continuer de vivre, continuer de croire en un monde où la paix sauvagement mise à mal pourra de nouveau être envisagée un jour. Ne pas céder à la panique et s'unir autour de valeurs communes qui font de la France un pays où il fait bon vivre.
Vous l'avez tous probablement déjà lu, mais permettez-moi de citer ici encore le commentaire d'un lecteur du New York Times :
"La France incarne tout ce que les fanatiques religieux haïssent : la jouissance de la vie ic, sur terre, d'une multitude de manières : une tasse de café qui sent bon, accompagnée d'un croissant, un matin ; de belles femmes en robes courtes souriant librement dans la rue ; l'odeur du pain chaud ; une bouteille de vin partagée avec des amis, quelques gouttes de parfum, des enfants jouant au jardin du Luxembourg, le droit de ne pas croire en Dieu, de ne pas s'inquiéter des calories, de flirter et fumer, et de faire l'amour hors mariage, de prendre des vacances, de lire n'importe quel livre, d'aller à l'école gratuitement, de jouer, de rire, de débattre, de se moquer des prélats comme des hommes et des femmes politiques, de remettre les angoisses à plus tard : après la mort. Aucun pays ne profite aussi bien de la vie sur terre que la France".
Faisons donc cela, même si le chemin semble ardu : remettons les angoisses à demain et profitons de la vie, chers amis.
Profitons avec cette quiche "lorraine" dans laquelle les lardons et la crème fraîche sont à base de soja, la pâte croustillante à souhait et la saveur des plus surprenantes.
Je vous laisse découvrir la recette par vous-même et vous souhaite une soirée aussi douce qu'elle peut l'être.
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Ingrédients, pour 1 quiche de 25 cm de diamètre :
~ Pour la pâte ~
- 250 g. de farine de blé T65
- 5 c. à s. d'huile d'olive
- 10 g. de fécule au choix (pomme de terre, maïs, arrow-root)
- 1/3 de verre à moutarde d'eau
~ Pour la garniture ~
- 200 g. de tofu fumé20 g. de levure maltée
- 1 oignon
- 1 gousse d'ail
~ Pour l'appareil ~
- 400 g. de tofu soyeux
- 50 g. de farine au choix
- 10 g. de fécule
- 10 cl. de crème de soja
- 1 pincée de muscade moulue
- Sel gris de mer
- Poivre du moulin
- 1 c. à c. de moutarde à l'ancienne
La recette de Juliette :
1. Préchauffer le four à 180° C.
2. Mélanger tous les ingrédients de la pâte un à un et dans l'ordre. Former une boule. Etaler cette pâte assez finement dans un plat à tarte couvert de papier cuisson. Placer une feuille de papier cuisson sur la pâte, la couvrir de haricots secs et enfourner pour 10 minutes. Sortir du four et réserver.
3. Emincer l'oignon et l'ail et les faire revenir pendant 5 minutes dans une poêle, en remuant de temps en temps. Réserver. Couper le tofu en petits dés et l'ajouter aux oignons. Incorporer la levure maltée au mélange. Réserver.
4. Préparer l'appareil en mélangeant tous les ingrédients de l'appareil (hormis la moutarde) dans un robot.
5. Enfin, garnir la pâte de moutarde à l'ancienne. Y déposer les oignons et le tofu fumé de manière homogène.Venir couvrir avec l'appareil.
6. Enfourner pour 40 minutes à 180° C.
7. Déguster chaud accompagné d'une salade verte.